Crise du Porc : de qui se moque t on ?

Les médias rabattent nos oreilles de montagnard de la crise du porc breton. Derrière les témoignages du syndicaliste qui fait son travail ou de l’éleveur vraiment dans les soucis, que de non dit sur un système qui atteint ses limites

Cooperl une coopérative

Avec Bigard c’est selon les médias un des deux industriels qui a déclenché la crise. Mais Cooperl est une coopérative. Eh oui, 5000 salariés mais une coopérative ! Certes les éleveurs qui vendent au cadran. Mais comment une coopérative peut avoir une attitude aussi peu citoyenne. Seul ses intérêts comptent. Les producteurs peuvent bien crever. Et pourtant le conseil d’administration c’est seulement des agriculteurs !

Un plan coûteux mais que tout le monde sait inefficace

Stéphane Le Foll fait ce qu’il peux. Mais son action sera couteuse et parfaitement inefficace. Le personnage qui connait bien l’agriculture et les problèmes européens le sait parfaitement. Mais on dépense le fric de la France qui est si riche. En pure perte car on ne traite pas les vrais problèmes.

Les aides en trésorerie, les prises en charges d’intérêts, les reports de MSA limiteront la casse mais ne régleront rien car le problème est avant tout Européen

Décisions politiques et cacophonie sociale

Une des raisons des soucis actuels, c’est la décision politique des dirigeants européens de se priver de certains débouchés type Russie. C’est parfaitement respectable mais il convient alors de compenser  financièrement les secteurs économiques touchés. Que c’est il passé ? Rien

Le grand marché européen fort bien ! Mais dans ce cas, l’ Europe sociale s’imposait : de mêmes règles dans tous les états pour une « concurrence libre et non faussée ». La réalité est tout autre. Chaque pays veille sur ses avantages et ne pense qu’à remettre en cause le système social pour être plus compétitif. Cette année encore, les abattoirs allemands recevaient des animaux de toute l’europe car le SMIC n’existait pas. Comment la France pouvait être concurrentielle quand son grand voisin faisait faire le travail à des turcs employés en mini job ? On pourrait aussi prendre des exemples sur le coût de l’alimentation, sur les conséquences de réglementation environnementale fort diverses. Le résultat est clair. La filière porc francaise a des prix de revient supérieur aux allemands qui sont moins compétitifs que les danois. Les acheteurs des centrales de la grande distribution recherchent les prix les plus bas

Traiter le fond des questions

La France fait elle remonter le problème: même pas !  La filière et l’état prennent elles des initiatives pour valoriser la production française  : pas jusqu’à présent. Pourtant, les marques locales type « Porc de Haute Loire » avec peu de moyens donnent peu de résultats. Pourquoi la loi n’obligerait elle pas, par exemple, les salaisons à valoriser la production locale. Les saucissons d’ Auvergne devront être produits d’abord avec du porc d’ Auvergne. Aujourd’hui je ne suis pas sur que ce soit le cas.

Sans réflexion de fond, les éleveurs ne deviendront ils pas au mieux des sous salariés mal payés des transformateurs et surtout de la grande distribution. On ne peut laisser des gens dans les soucis actuels. Cela aura des conséquences sociales et humaines graves sans parler de la déflagration économique. Abandonner la production porcine en France serait encore pire. Nous recevrions alors de la viande venue des pays où la réglementation est la moins forte : avec quelles conséquences sanitaires sans parler des qualités gustatives ?

Cohérence

Les solutions seront complexes, pas évidentes. Peut être faudra t il reconvertir des élevages ? Qui sait ? Mais mettre des sommes importantes dans un trou sans fond est complètement incohérent. Espérons pour les éleveurs que les différents acteurs de la filière et l’état auront le courage de trouver des vraies solutions

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